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LA GROTTE D’ISTURITZ


Toutes les grottes du monde se ressemblent plus ou moins ; leurs galeries, leurs stalactites, leurs dômes sont de même architecture. Les mêmes mystérieux Génies, — ceux qui inventent les formes des lentes cristallisations, ceux qui président aux métamorphoses de la matière inorganique, — ont pris soin de diriger, pendant des millénaires, avec des patiences éternelles, leur ornementation blanche.

Celle d’Isturitz mérite d’être vue, bien qu’il en existe assurément de plus étonnantes.


Elle est située au cœur du vieux pays Basque, où nous nous enfonçons par des chemins ombreux, à travers des ravins et des bois. À mi-côte, elle s’ouvre dans le flanc d’une montagne sauvage.

D’abord il nous faut grimper par des petits lacets, au milieu des roches, des sources, entre des tapis odorants de menthes et d’œillets. La contrée d’alentour, à mesure que nous nous élevons, se découvre pareille jusque dans ses lointains : pastorale, toute d’ombre et de paix, avec de grands bois, et, çà et là, de vieilles petites églises noyées dans les arbres.

Un trou, fermé par un pan de maçonnerie et par une porte quelconque, c’est l’entrée de la grotte.