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« ÇA, C’EST REIMS QUI BRÛLE ! »

dent-ils, en prenant un ton respectueux pour parler de lui, l’archevêque, oui, il est ici, au château. Continuez de monter, ensuite vous tournerez à gauche, et vous, verrez devant vous la grande grille.

Elle est ouverte, la grille, et je pénètre dans un immense vieux jardin, planté à la mode d’autrefois, où les verdures toutes fraîches se détachent en clair sur les nuages sombres. Une aile du château se présente à moi, portes ouvertes aussi en pleine confiance, sans sonnettes ni frappoirs, et je suis intimidé de ne trouver personne. Enfin paraît un serviteur à cheveux gris que je crois reconnaître ; c’est lui qui jadis m’avait ouvert, avec de très grosses clefs, les portes de la basilique, où tombaient déjà à cette époque les obus et les pierres. Son Éminence, qui a été prévenue de ma visite, me dit-il, me recevra dans sa chambre, au premier étage.

Une chambre très simple, mais d’une simplicité tout de même un peu seigneuriale, avec ses grandes dimensions et ses meubles anciens, que l’on sent avoir toujours été là, à ces mêmes places. Le cardinal-archevêque, qui était assis au fond, à son bureau, se lève,