Page:Loti - L’Horreur allemande, 1918.djvu/108

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

II

AQUILEIA

16 août 1917.

L’encombrement des routes, ce matin, rappelle celui de notre front français à la veille des grandes attaques, — à part que tous ces soldats, casqués d’acier, sont verdâtres, un peu couleur de prairie poudreuse, au lieu d’être, comme chez nous, d’un bleu horizon. Même activité dévorante et même tapage. Sous un soleil aussi torride que celui d’hier et dans des tourbillons de poussière blanche, les lourds camions, bondés de combattants et de projectiles, se poursuivent en furieux cortèges. Avec eux nous traversons, comme un même ouragan et dans un même nuage, des vignes, des maïs, des jardinets