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de toutes les franfreluches pendues au plafond, donnent le sentiment d’une Chine ou d’un Japon qui seraient en goguette, en fête de barrière.

Un peu trop dorés, trop chamarrés, ces innombrables messieurs japonais, ministres, amiraux, officiers ou fonctionnaires quelconques en tenue de gala. Vaguement ils me rappellent certain général Boum qui eut son heure de célébrité jadis. Et puis, l’habit à queue, déjà si laid pour nous, comme ils le portent singulièrement ! Ils n’ont pas des dos construits pour ces sortes de choses, sans doute ; impossible de dire en quoi cela réside, mais je leur trouve à tous, et toujours, je ne sais quelle très proche ressemblance de singe.

Oh ! et ces femmes !… Jeunes filles à marier sur les banquettes, ou mamans rangées en tapisserie le long des murs, toutes sont plus ou moins étonnantes à voir en détail. Qu’y a-t-il en elles qui ne va pas ? On cherche, on ne peut trop définir : vertugadins excessifs, peut-être, ou insuffisants, posés trop haut ou trop bas, et corsets d’un galbe inconnu. Pas de figures communes ni grossières cependant, des mains fort petites et des toilettes venues tout droit de Paris. Non, mais elles sont étranges malgré tout, elles sont invraisemblables au dernier point, avec le sourire de leurs yeux bridés, leurs pieds tournés en dedans et leur nez plat. Évidemment on nous a montré tout à l’heure