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quai, à l’heure convenue. Même cortège qu’à Kioto : une voiture pour moi, une seconde pour le dieu, une troisième pour nos bagages. Comme au départ, il faut traverser certain quartier indicible, où nos matelots sont en plein dans leur fête joyeuse. Ceux de mon bord me reconnaissent, malgré mon costume inusité : « Ah ! voilà le capitaine de manœuvre qui revient de son voyage ! » et ils m’ôtent leur bonnet. Mais ce compagnon que je ramène, rouge comme le diable, avec son geste multiple, son air féroce qui saute aux yeux, même la nuit, qui ça peut-il bien être ? Étant déjà un peu gris, ils ne comprennent vraiment pas du tout.

D’autant moins que nous passons très vite, nos djin courant à toutes jambes vers la mer…