cette magnificence dorée, — et les gesticulements forcenés des autres, les horribles du milieu, — tout cela dure depuis des heures, depuis des jours, depuis des saisons, des années et des siècles, depuis l’an mil !
Derrière le temple, un long enclos est consacré, de temps immémorial, au tir à l’arc. Aujourd’hui encore, quelques hommes sont là, bras nus, s’exerçant à cet art noble des anciens seigneurs. Ils lancent leurs flèches sur des buts très éloignés, qui sont des écrans blancs ; c’est comme une scène du passé.
Kalakawa me fait remarquer ces massives boiseries du temple où sont restés piqués des milliers de tronçons de flèches ; les grosses solives débordant de la toiture servaient de but aux seigneurs passés ; quelques-unes sont tellement criblées de ces tronçons blanchâtres, amoncelés là depuis des siècles, que ce n’est plus vraisemblable : on croirait voir en l’air des porcs-épics, sortant de dessous la charpente en manière de gargouilles.