noires. — Des Japonais qui peindraient cette vue de leur ville ne manqueraient pas de les y mettre, en haut du tableau, retombant sur le ciel, ces branches du premier plan, appartenant à des arbres trop rapprochés qui sont hors du cadre et qu’on ne voit pas.
Je ne suis pas arrivé d’assez bonne heure à cet
Uyeno. Le parc est déjà vide et se fait triste, à
cause du froid brumeux qui vient, et surtout à
cause de l’obscurité. Quelques promeneurs
attardés, de nationalité ambiguë (Japonais dans
le train, en costumes disparates avec des chapeaux
melon) se dirigent vers les petits restaurants
modernes dont cet Uyeno est émaillé : maisons-de-thé
européanisées, d’un aspect bien quelconque,
avec des fenêtres à vitres et des berceaux de glycines
arrangés en guinguette de barrière.
Je suis maintenant en face d’un grand bâtiment tout neuf, destiné aux Expositions ; une espèce de « Palais de l’Industrie », briques et fonte, qui est d’un bien bel effet. À part un pauvre vieux bouddha de granit, colosse d’une dizaine de pieds qui sourit narquoisement du haut d’un tertre, tout est bien banal dans cet Uyeno ; c’est le lieu de promenade et de plaisir d’une très grande capitale, et rien de plus.
Une seule chose y est demeurée saisissante et
étrange : c’est, sous une futaie de cèdres, haute,