Page:Loti - Japoneries d’automne, 1926.djvu/237

Cette page a été validée par deux contributeurs.

YEDDO

À Émile Pouvillon.
Dimanche, 5 décembre.

Demain le départ pour la France : c’est-à-dire le trait final tiré au-dessous de toute espèce de Japonerie, et sans doute pour jamais.

J’ai décidé de passer cette journée d’adieu à Yeddo, et, par la route de la mer Orientale, j’y arrive de bon matin, traîné par deux coureurs.

D’abord Shinagawa, le long faubourg, où les boutiques s’ouvrent, où déjà les gens affairés circulent.

C’est aujourd’hui le premier dimanche de décembre, et aussi le premier jour de vrai froid. À ce beau soleil d’un matin d’hiver, tout ce Japon me fait une mine bien gelée, avec ses maisonnettes de papier, ses robes de coton bleu, ses jambes nues ; à peine quelques messieurs élégants