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AU TOMBEAU DES SAMOURAÏS

À Mademoiselle Maggie.

« C’est ici que la tête a été lavée : n’y trempez ni vos pieds, ni vos mains. »

Cela est écrit au pinceau, à l’encre, sur une planchette de bois blanc, au bord de la plus fraîche et de la plus délicieuse des petites fontaines, — sous de grands arbres, à mi-hauteur d’une colline ombreuse qui regarde au loin la baie d’Yeddo.

Jamais inscription plus lugubre ne fut posée à une place plus charmante. Cette eau « où il ne faut tremper ni ses pieds ni ses mains » est limpide, dans un bassin de vieilles pierres, sur des mousses aquatiques fraîches et exquises, admirablement vertes. À côté de la fontaine défendue il y a des arbres nains aux feuillages délicats d’un