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à la criée, très comique, aux enchères décroissantes. Et je me trouve enfin embarrassé d’une grande fourrure dont je n’avais aucune envie, de deux éléphants, de plusieurs magots.

C’est assez, par exemple, et comme il n’y a pas moyen de les renvoyer, comme, à ma porte, le monceau menaçant des peaux d’ours grossit toujours, je demande mes couvertures, mon oreiller de peluche noire, puis, résolument, devant tout ce monde, je me couche et ferme les yeux. Alors, lentement, la foule se dissipe, ma chambre se vide. Les derniers qui s’en vont sont assez aimables pour tirer derrière eux les panneaux en papier, et je me trouve seul, dans un lieu clos.

Encore la promenade agitée des jeunes servantes, en ombres chinoises, sous la véranda, et enfin le silence, le sommeil.

Le matin du départ, aux premiers rayons du soleil levant, tout le monde est debout dans la maison-de-thé. L’hôte, l’hôtesse, les mousmés, font à qui aura l’honneur de lacer mes bottines une dernière fois, à qui sera assez heureux pour me verser, à l’heure de la séparation, une suprême tasse de thé. La discussion de la note est longue, comme toujours ; en plus du prix de la pension fixé d’avance, il y a une quantité de surprises qui l’ont beaucoup grossie : mes coureurs ont