Page:Loti - Japoneries d’automne, 1926.djvu/161

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

II

Une surprise à l’arrivée : ce Nikko est un village, rien qu’un village comme tous les autres de la route. Moi qui avais lu dans des livres très gros et d’aspect sérieux que c’était une ville de trente mille âmes ! J’ai un moment de défiance : est-ce que mes coureurs m’auraient égaré, par hasard ?

Devant une maison-de-thé encore ouverte, ils arrêtent mon char et nous entrons.

Dès l’abord, on voit bien cependant que cette maison n’est pas l’auberge d’un village quelconque : les gens ont de grandes manières ; l’hôte, l’hôtesse, les servantes, tout le monde, dès que je parais, se met à quatre pattes, en faisant casse-cou le front contre le plancher ; et puis les vases de bronze remplis de braise, devant lesquels je