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sacrées. Elle est ornée de petits temples secondaires à toitures courbes et de bouquets de cycas à troncs multiples qui ressemblent à ces premières plantes rigides des mondes antédiluviens.

Encore des marches de granit, nous menant au-dessus de tout cela, et nous arrivons sous le grand portique de la dernière enceinte.

Ici, nous nous retournons pour regarder en bas, à nos pieds, l’interminable avenue de cèdres, silencieuse, déserte, et les deux alignements de collines qui la bordent à droite et à gauche comme de régulières murailles vertes ; sorte de trouée profonde dans les bois, qui, assurément, a été choisie — sinon faite exprès — pour donner à ce temple un plus imposant mystère.



Des bonzes souriants viennent à notre rencontre, et nous entrons avec eux dans la dernière cour, qui est toute bordée de bâtiments antiques en bois de cèdre et au milieu de laquelle le temple dresse sa masse d’un rouge sombre.

Je présente un papier à grimoires qui me donne le droit de regarder tout et en particulier la robe de la guerrière. Mais on me le rend sans y jeter les yeux : inutile, à ce qu’il paraît ; maintenant, à l’époque de progrès où nous vivons, quelques