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mon servirent à loger la cavalerie des Francs et on y voit encore, scellés aux murailles, les anneaux de fer où les chevaliers Templiers attachaient leurs chevaux.



Dans l’enceinte du Haram-ech-Chérif, sont restées visibles deux des portes du temple de Jérusalem.

L’une, la porte Dorée, qui donne sur la vallée du Cédron et par laquelle — suivant une tradition acceptable — le Christ entra, aux acclamations du peuple juif, le jour des Rameaux. Une maçonnerie sarrasine la ferme aujourd’hui complètement ; elle a du reste été remaniée, à plusieurs lointaines époques, en des styles très divers. Et, tandis que nous sommes là, écoutant le Père S…, qui veut bien essayer de reconstituer pour nous les anciens aspects de ce lieu, nos esprits sont si loin plongés dans le recul des siècles, que nous ne nous étonnons plus de telles phrases : « Oh ! ceci est sans intérêt ; ce n’est pas très vieux, ce n’est qu’une retouche du temps d’Hérode. »

L’autre, la porte Double, également murée de nos jours, fut jadis cette porte du Milieu, par où l’on « montait » au temple, venant d’Ophel, et qui sans doute vit passer de compagnie Salomon et la reine de Saba. Les archéologues discutent si ses derniers