Page:Loti - Jérusalem, 1895.djvu/88

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rouge ; l’autre, de ce marbre, introuvable depuis des siècles, qui s’appelle le vert antique.

Toute la base des murailles, jusqu’à la hauteur où commencent à miroiter les broderies vert et or, est revêtue de marbre : grandes plaques dédoublées par le milieu et dont on a juxtaposé les deux morceaux de façon à former des dessins symétriques, comme on en obtient en ébénisterie par le placage des bois.

Les petites fenêtres, placées très près de la voûte, qui laissent tomber de haut leurs reflets de pierreries, sont chacune d’un dessin et d’une couleur différente ; celle-ci semble composée de marguerites en rubis ; l’autre, à côté, est toute en fines arabesques de saphir, mêlées d’un peu de jaune de topaze ; l’autre encore se tient dans des verts d’émeraude, parsemés de fleurs roses. Ce qui fait la beauté de ces vitraux et, en général, de tous les vitraux arabes, c’est que les verres des diverses nuances n’y sont pas, comme chez nous, limités brutalement par un trait de plomb ; la charpente du vitrail est une plaque en stuc très épais, ajourée, percée obliquement d’une infinité de petits trous de formes changeantes — dont l’ensemble constitue un dessin toujours exquis ; les fragments bleus, jaunes, roses ou verts, sont enchâssés tout au fond de ces jours aux parois inclinées, alors on ne