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partout, ils traversent les cryptes de Sainte-Hélène et remontent vers les autres sanctuaires par le grand escalier en ruine, — éclairés sur les premières marches aux lueurs tombées des meurtrières de la voûte, archaïquement splendides alors dans leurs robes dorées au milieu des gnomes accroupis au pied des murailles, — puis, tout de suite disparus là-haut, dans des lointains d’ombre.



Très loin de là, dans les sanctuaires de l’entrée, près du kiosque du sépulcre, le rocher du Calvaire se dresse ; il supporte deux chapelles où l’on monte par une vingtaine de marches de pierre, et qui sont pour la foule le véritable lieu des prosternations et des sanglots…

Du péristyle de ces chapelles, comme d’un balcon élevé, la vue domine un confus amas de tabernacles, un dédale d’églises où s’agite la foule anesthésiée. La plus splendide des deux est celle des Grecs ; sur un nimbe d’argent, qui resplendit au fond comme un arc-en-ciel, se détachent en grandeur humaine les pâles images de trois crucifiés, le Christ et les deux larrons ; les murailles disparaissent sous les icones d’argent, d’or et de pierreries. L’autel est