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XXII

Dimanche, 15 avril.

Mon dernier jour à Jérusalem, la fin de ce décevant pèlerinage qui, d’heure en heure presque, s’est toujours de plus en plus glacé.

Je m’éveille sous l’impression pénible et dure de la précédente nuit, dans le sentiment, d’abord confus, de je ne sais quoi de fini, ou d’irrémissible, ou d’implacable… Et, de tous côtés, les messes sonnent, les carillons joyeux du dimanche emplissent l’air, — à la glorification de ce Christ que je n’ai pas su trouver. Dans les rues, éclairées au gai soleil du printemps, défilent des cortèges de petites filles allant aux églises sous la conduite des Sœurs, des bataillons de petits garçons en fez et en longue robe orientale, sous la conduite des Frères. Et les femmes chrétiennes de Jérusalem passent aussi,