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Contre l’olivier, mon front lassé s’appuie et se frappe. J’attends je ne sais quoi d’indéfini que je n’espère pas, — et rien ne vient à moi, et je reste le cœur fermé, sans même un instant de détente un peu douce, comme, au Saint-Sépulcre le jour de l’arrivée.

Pourtant, ma prière inexprimée était suppliante et profonde, — et j’étais venu de « la grande tribulation », de l’abîme d’angoisse…

Non, rien ; personne ne me voit, personne ne m’écoute, personne ne me répond…

J’attends, — et les instants passent, et c’est l’évanouissement des derniers espoirs confus, c’est le néant des néants où je me sens tomber…



Alors, la voix brusque tout à coup, et presque mauvaise, j’appelle le janissaire qui docilement veillait là-bas : « Viens, c’est fini, rentrons ! »

Et, l’âme plus déçue, vide à jamais, amère et