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XVIII

Mercredi, 11 avril.

Visité dans la journée différents lieux où se manifeste encore la Jérusalem antique : les ruines d’Ophel, la cité de David… Et retrouvé là toujours l’effroi de l’entassement des passés humains ; mais plus rien du Christ. D’ailleurs, je cesse presque de poursuivre son fuyant souvenir et je suis ici maintenant comme en une ville quelconque.

Le cœur lassé et l’esprit à peine attentif, au crépuscule tombant je traverse, pour rentrer, ces ruelles du vieux bazar couvert où les choses orientales font place aux croix et aux chapelets ; alors je me rappelle le Saint-Sépulcre, — autant dire l’âme de Jérusalem, — qui est là tout près, et je veux y entrer encore, pour voir les humbles prier et pleurer…

Il y a foule ce soir, devant les portes, sur la place