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d’hermine, cheveux pris dans un mouchoir pailleté ; les autres, hélas ! en chapeau à fleurs, habillées comme, il y a cinq ou six ans, les grisettes de France ; charmantes quand même à force d’être fraîches, d’avoir de grands yeux. — Et un échange amical de dattes et d’oranges s’établit entre notre tablée et la leur, tandis que nous faisons passer des tranches de pain blanc à de bons vieux moujiks accroupis à nos pieds.

Vraiment, pour rencontrer si étrange et si cordiale Babel, il faut venir, en temps de pèlerinage, sur les routes de Palestine…

Et, dans quelques jours d’ici, après les fêtes de Pâques, ce caravansérail va se retrouver, pour de longs mois, silencieux et vide, sous un soleil devenu dévorant.



Trois heures encore, après cette halte, pour monter à Jérusalem.

Et toujours nous rencontrons des pèlerins ; même des pèlerins musulmans, qui commencent à descendre vers la mer Morte pour les dévotions annuelles au tombeau de Moïse ; des groupes de Turcs et d’Arabes, des hommes à pied, des femmes, entiè-