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splendeur sont effacées ; des amas de pierres çà et là, d’informes ruines émiettées sous les broussailles, servent aux discussions des archéologues. On ne sait plus bien exactement où furent les trois villes célèbres qui, tour à tour, s’élevèrent ici ; ni la Jéricho primitive, dont les murs tombèrent au son des trompettes saintes et que Josué détruisit ; ni la Jéricho des prophètes où vécurent Élisée et Élie, qui fut offerte, comme un cadeau royal, par Antoine à Cléopâtre, puis vendue par Cléopâtre à Hérode et ornée par celui-ci de nouveaux palais, et enfin complètement détruite sous Vespasien ; ni la Jéricho des premiers siècles de notre ère, bâtie par l’empereur Adrien, devenue évêché dès le ive siècle et encore célèbre au temps des croisades par ses ombrages de palmiers.

Fini et anéanti, tout cela ; non seulement les palais ont disparu avec les temples et les églises ; mais aussi les dattiers, les beaux arbres rares ont fait place aux broussailles sauvages qui recouvrent à présent l’oasis d’un triste réseau d’épines.



Par les vagues sentiers, parmi les buissons épineux et les ruisseaux d’eaux vives, nous errons longue-