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de cavernes et de sépulcres, et, de temps à autre, au hasard des collines de pierres et des vallées de pierres, la muraille de Jérusalem, dans le lointain, apparaît ou se cache, toujours farouche et haute, évoquant les grands fantômes des Croisés et de Saladin.

Je m’arrête successivement à ces deux nécropoles souterraines, qui sont percées en labyrinthe au cœur des rochers et que les voyageurs visitent toujours : l’une appelée le « Tombeau des rois » et qui était vraisemblablement le lieu de sépulture de la reine d’Abidème avec ses fils ; l’autre, appelée le « Tombeau des juges » et qui, au dire des plus récents archéologues, fut creusée pour les membres du Sanhédrin. Toutes deux témoignant du faste grandiose des vieux temps, et toutes deux, vides, profanées, fouillées on ne sait combien de fois, pendant les invasions et les pillages.