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XII

Jeudi, 5 avril.

… Erré à cheval, au déclin du soleil, dans la triste campagne de Jérusalem, du côté du Levant et du Nord.

Comme il est pâle, ici, le printemps, — pâle, voilé et froid ! Il est vrai, nous sommes sur les hauts plateaux de Judée, à huit cents mètres environ au-dessus du niveau des mers, déjà dans la région des vents et des nuages.

Campagnes de pierres grisâtres, parsemées d’oliviers frêles ; par terre, une herbe courte et rare, et toujours les mêmes fleurs, des anémones, des iris, des cyclamens.

Un vent très frais s’est levé à l’approche du soir ; de longs nuages effilés arrivent de l’ouest et courent dans le ciel jaune. Le sol est jonché de ruines, plein