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En sortant de chez les Dominicains, je me dirige, sur leurs indications, vers le lieu de ces fouilles nouvelles. Entré dans Jérusalem par la porte de Jaffa, je descends la rue des Chrétiens et, passant devant le Saint-Sépulcre, tête nue comme il est d’usage, je vais frapper à la porte d’un couvent russe, — qui s’ouvre, par exception, malgré l’heure tardive.

Derrière la chapelle, à cinq ou six mètres au-dessous du sol contemporain, les précieuses découvertes, soigneusement déblayées, s’abritent sous de grandes voûtes d’église, tout uniment blanches.

C’est d’abord une voie hérodienne, pavée de pierres striées, comme celles des caveaux d’hier, — vraisemblablement la continuation et la fin de cette même Voie Douloureuse qui commence là-bas, sous le couvent des Filles de Sion, pour aboutir ici, tout à côté de la basilique du Saint-Sépulcre, au pied même du Calvaire. Puis, c’est un fragment indiscutable des vieux remparts de Jérusalem ; c’est le seuil, ce sont les soubassements d’une des portes de la ville par laquelle cette sombre voie passe et sort — pour monter en tournant dans la direction