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jours les faits du xviie siècle, ceux du règne de Louis XIV par exemple ? Il restait cependant cette objection très grave : le vrai Calvaire, d’après les historiens sacrés, était près d’une des portes et en dehors des murs de Jérusalem, tandis que celui de l’impératrice Hélène semble situé presque au cœur de la ville…

Sur la grande carte murale que nous examinons, sont tracées les trois enceintes anciennes, conjecturées d’après des fouilles dans le sol, d’après des recherches dans les vieux auteurs : la première, n’enfermant que la ville primitive et le temple ; la seconde, s’étendant vers le nord-ouest, mais laissant en dehors, dans un de ses angles rentrants, le Calvaire et le Sépulcre ; la troisième, celle qui subsiste de nos jours, englobant tout, mais postérieure, celle-ci, à l’époque du Christ. Et les dernières fouilles russes viennent, paraît-il, de donner une sanction éclatante à ces conjectures sur le parcours et l’angle rentrant de cette deuxième enceinte. Alors l’objection tombe, rien n’en subsiste plus, et on peut continuer d’admettre comme authentique ce lieu vénérable, d’où monte vers le ciel, depuis tant de siècles, une immense et incessante prière.