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infinis, l’Enceinte Sacrée, ainsi regardée à vol d’oiseau, avec ses quelques cyprès, qui y tracent comme des larmes noires, avec ses kiosques, ses mirhabs, ses portiques de marbre blanc, épars autour de la merveilleuse mosquée de faïence. Et voici du monde aujourd’hui, dans ce lieu habituellement vide, des pèlerins mahométans, — tout petits pygmées, vus d’où nous sommes, — un défilé de robes éclatantes, rouges ou jaunes, qui sortent du sanctuaire aux murs bleus, pour s’éloigner silencieusement à travers l’esplanade funèbre : scène du passé, dirait-on, tandis que, le soleil baissant, la lumière se fait de plus en plus dorée sur Jérusalem et que là-bas la ligne calme des montagnes du Moab commence à prendre ses tons violets et ses tons roses du soir…



Elles ont une des places les plus enviables de Jérusalem, les Filles de Sion.

D’abord l’arc romain de l’Ecce Homo, qui traverse la Voie Douloureuse en face de leur couvent, se continue chez elles par un second arc à peu près semblable, qu’elles ont laissé intact, avec ses vieilles pierres frustes et rougeâtres, et qui impressionne étrangement : débris probable du Prétoire de Pilate,