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marquises de l’un, à leur exquise indifférence de grandes dames adorées et lassées d’hommages et de fadeurs, le profil effronté et le cynisme tout de boulevard extérieur des modernités de l’autre… comme si entre la mélancolie mi-ressentie, mi-affectée et la mièvrerie d’attitude des pèlerines de l’Embarquement, entre ces minauderies tristes et le rictus énervé, la fixité du regard, le déchevèlement fou, le déhanché et le tourbillon de jupes des pirouetteuses du Requiem, il n’y avait pas toute la fièvre et tout le souffle morbide d’une civilisation travaillée de névrose, le coup de folie d’une fin de siècle hystérique et jouisseuse, assoiffée d’or et de bien-être, surmenée de fatigue, exaspérée de luxure, lassée, pressée de vivre, terrorisée par l’idée de la mort.

Mais entre la svelte et pensive indolente de Watteau et la petite Montmartroise émaciée de Willette, il y a tous les maux et toutes les maladies de notre temps Saint-Lazare et la prostitution cartée, Charcot et la Salpétrière, le pessimisme et Schopenhauer.

Willette est un moderne, d’où sa grande, son