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onduleuse et furtive, de chez le secrétaire de M. Taylor pour monter déposer chez le commissaire central ; brusquement la pseudo maîtresse de Pranzini m’apparaît se glissant, frissonnante et craintive, dans le rez-de-chaussée du quatre de la rue de la Folie… et c’était elle, mon cher, et partout la même femme. Mon inconnue a été, j’en suis sûr, la maîtresse de Pranzini. Pourquoi pas ! elle a bien été celle de Lebarroil ; les deux hommes se valent, mêmes mœurs, même milieu. D’ailleurs, tu as été témoin, comme moi, de son trouble quand j’ai parlé de la Roquette et puis après, elle me l’a presque avoué. Sans se trahir elle m’en a confessé long, cette nuit à l’Élysée-Montmartre, la dame aux lèvres rouges ; elle parlait en toute confiance, tout à fait rassurée maintenant. Oh ! elle m’a édifié et le plus affreux de toutes ses confidences, ce n’est pas encore ce qu’elle a bien voulu dire, mais ce que j’ai cru deviner et comprendre.

Oui, cette femme bien née et (là déjà commence l’horrible) cette femme qui, j’en suis sûr, a derrière elle une famille honorable et, peut-être qui sait, un