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Lucindo.

Parle-lui donc, Tristan.

Tristan.

Elle a disparu.

Lucindo.

Que faire ?

Tristan.

Entrez chez elle ; je vous appuierai ; et ces militaires qui sont Espagnols nous appuieront.

Lucindo.

Je vais briser sa porte.

Tristan.

Vous en avez le droit.

Lucindo, frappant.

Holà ! holà !

Tristan.

Holà ! Ouvrez !


Entrent LE CAPITAINE, OROZCO, CAMPUZANO et TREBIÑO l’épée à la main.
Le Capitaine.

Quel est le malappris qui a l’audace de frapper ainsi à la porte d’une maison honnête remplie de gens d’honneur ? Vive Dieu ! je lui apprendrai son devoir.

Lucindo.

Ce n’est pas moi, seigneurs cavaliers.

Le Capitaine.

Qui est-ce alors ?

Tristan.

Je soupçonne que c’est un page qui vient de passer et qui portait quatre plats.

Le Capitaine.

Quatre plats ?

Tristan.

Oui.

Le Capitaine.

Pour qui ?

Tristan.

Pour quelque galant probablement. — Et quand il a entendu du bruit, il s’est sauvé.

Orozco.

À la bonne heure ! car il n’aurait pas été bien reçu. Retournons dîner, mes amis.

Le Capitaine, Orozco, Campuzano et Trebiño rentrent dans la maison.
Lucindo.

Elle m’a pris habilement avec son hameçon. Insensé ! comme l’imprudent pèlerin qui suit les bords du Nil, je me suis laissé at-