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Don Louis.

Je ne serai content que lorsque vous serez libre. — Adieu, seigneur don Juan.

Il sort.


Entre CITRON.
Citron.

J’attendais qu’il fût parti.

Don Juan.

Pourquoi ?

Citron.

Autre bonne fortune. — Inès qui revient.

Don Juan.

À merveille !


Entre INÈS.
Citron.

Approchez, mon brillant soleil.

Inès, à don Juan.

Je me mets à vos genoux.

Don Juan.

Non pas !… dans mes bras… sur mon cœur.

Inès.

Non pas ! doucement, seigneur, car je risquerais d’accrocher à vos boutons ce ruban auquel est attaché un portrait que je vais porter chez l’orfévre.

Don Juan.

Un portrait ? et de qui ? — Montrez-le.

Inès.

C’est celui d’une personne de qui vous avez féru l’âme.

Don Juan.

Est-ce votre maîtresse ?

Inès.

Il faut que vous soyez un grand enchanteur.

Don Juan.

Moi, Inès ?

Inès.

Vous l’avez rendue folle.

Don Juan.

Faites donc voir.

Inès.

Pour cela, non, seigneur don Juan, car ensuite vous reconnaîtriez la dame de qui est ce portrait.

Don Juan.

Et comment ? Je ne connais personne à Tolède. Voici, pour mon malheur, la première maison où je suis entré. Je n’ai vu jusqu’ici, au lieu de dames, que les misérables qui habitent ce triste séjour ;