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Lucindo.

Non pas ! je ne suis, moi, que le sanglier ; mais vous, vous êtes la belle Vénus, et les roses naîtraient également sous vos pas.

Phénice.

Quel esprit agréable vous avez !

Lucindo.

Voici, si je ne me trompe, la fameuse Hélène.

Phénice.

Elle aurait dédaigné Pâris en vous voyant.

Lucindo.

Non pas ! mais Pâris vous aurait donné la pomme.

Phénice.

Quelle aimable repartie !

Lucindo.

Tout ce mobilier est d’une élégance parfaite.

Phénice.

Il n’est pas trop mal, en effet. — Mais quoi ! j’oubliais de vous offrir des rafraîchissements.

Lucindo.

Ne parlons pas de cela.

Phénice, appelant.

Célia !

Célia.

Madame ?

Phénice, à voix basse.

Quel niais !

Célia, de même.

Pas si niais.

Phénice, de même.

Que penses-tu de lui ?

Célia, de même.

Qu’il a au contraire beaucoup d’esprit.

Phénice, de même.

À quoi le juges-tu ainsi ?

Célia, de même.

Parce qu’il n’a pas apporté sa chaîne en venant.

Phénice, de même.

Je ne l’avais pas encore remarqué… As-tu jamais vu pareille méfiance ? Venir sans chaîne !

Célia, de même.

Prenez garde, vous ne gagnerez rien avec lui.

Phénice, de même.

Pourquoi cela ?

Célia, de même.

Parce qu’il est sur la défensive.