Page:Lope de Vega - Théâtre traduction Damas-Hinard tome 2.djvu/285

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Elle m’a expliqué l’état de son cœur, m’a dit qu’elle aimait don Juan, qu’elle en était aimée ; et comme elle voulait se tuer, j’ai arrêté son bras, en lui promettant de la marier selon ses désirs. — Voilà ce qui s’est passé. Je le jure sur la croix de cette épée ; et à quiconque oserait penser le contraire, je donne un formel démenti.

Don Juan.

Vous le dites, seigneur, et l’univers doit vous croire ; pour moi, je suis trop heureux de retrouver celle que j’adore.

Le Vingt-quatre.

Eh bien ! mon fils, qu’attendez-vous ? Je ne veux pour vous d’autre dot que sa vertu et sa beauté ; et je préfère à tous les honneurs celui d’avoir une bru aussi sage.

Le Roi.

Non pas ! L’infant a promis vingt-quatre mille ducats ; et moi j’en donne autant.

Le grand Maître.

Moi, je lui donne deux villes.

Don Félix.

Quant à moi, Marcèle, bien qu’il n’y ait pas de princes qui garantissent votre vertu, je dis, l’épée à la main, que je suis votre époux.

Chacon.

Tout le monde se marie et se réjouit ; et moi l’on m’oublie.

Don Juan.

Je te donne mille écus.

Le Roi.

Dès que la reine Blanche sera arrivée, elle et moi nous vous servirons de parrains.

Don Juan.

Ici finit la comédie intitulée : Le Chevalier courtois, ou la Belle aux yeux d’or.