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PÊCHEURS DE PERLES

— Aspettate ! fit l’Italien.

Pourquoi attendre ?

Chérif Ibrahim attaqua le Juif en arabe. Le Grec répondit dans la même langue. Nous dérangions ces messieurs. Nous sortîmes, mais cinq minutes plus tard nous étions de retour.

— Voilà, dîmes-nous, nous sommes des Français arrêtés dans leur voyage. Nous voulons quitter Hodeidah, vous avez un sambouk à moteur, conduisez-nous à Massaouah, à Djibouti ou à Aden. Votre prix sera le nôtre.

Le Grec était le patron. Il allait à Dahlak. Dahlak ? Nous avions entendu ce nom.

— L’île aux perles, fit le Grec, tout près de Massaouah.

— Combien veux-tu ?

Ce Grec était un gentilhomme. Il ne transportait pas de passagers, mais il nous prendrait parce que nous étions deux Européens perdus dans une sacrée contrée. On donnerait une livre à son nègre, une autre livre à son Italien, lui n’accepterait rien.

— Et ils la boiront, ajouta-t-il, ce qui ne les changera pas.

Le lendemain, à onze heures, nous embarquions sur le sambouk. L’Italien était un frère de la côte,