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Sois maudite, Hodeidah ! Nous y voici rejetés. Pourquoi tout à la fois : la mouche, le moustique, le vent de sable, le manteau de plomb, l’eau salée ? C’est inhumain. La chemise, sitôt sur le corps, semble sortir du lavoir et le pantalon est trempé de la douce rosée des tropiques. Sans le vent de sable, ce vent de la saison des dattes, tout irait bien. Mais le sable colle à nos pauvres vêtements. Et savez-vous à quoi nous ressemblons ? À de vieilles bouteilles revêtues, comme dirait Béraud, de l’humble bure des caves. Heureusement, dans ce pays on ne rencontre pas de miroirs ; nous ne verrons que plus tard ce qui restera de notre air avantageux.

Pour le moment, nous ne servons même plus à épouvanter les oiseaux. J’en ai fait l’expérience. Planté entre deux têtes de poulet (on tue