Page:Londres - Les Comitadjis ou Le terrorisme dans les Balkans, 1932.djvu/48

Cette page a été validée par deux contributeurs.
49
LES COMITADJIS

sée. « Imposteur ! lanceraient les Bulgares, qu’on le pende ! » alors que les Serbes applaudiraient furieusement. Et cela se terminerait comme toujours se terminent ces affaires : par un pugilat monstrueux, du sang, des morts.

Prêtez donc l’oreille.

La Macédoine compte à peu près deux millions d’âmes. En 1912, ces habitants se partageaient, d’après les origines, en Bulgares, Turcs, Grecs, Albanais, Koutzo-Valaques, Tziganes, Juifs et sans doute Serbes. Aujourd’hui (mes amis ne me pendez pas !) la population serbe ne peut être mise en doute, des Serbes étant descendus du Nord coloniser ce qu’ils n’appellent plus la Macédoine, mais la Serbie du Sud…

Les Bulgares tirent leur argument de la langue. Ils disent : en Macédoine, on parle bulgare. Or (Bulgares, ne m’éventrez pas !), on parle le makedonski, qui n’est pas le bulgare pur, mais un mélange de grec, de turc, de bulgare, de serbe et d’albanais. De plus, la langue bulgare étant une sœur très proche de la langue serbe, les Bulgares en premier et les Serbes en second peuvent pré-