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LES COMITADJIS

dit-on, qu’une heure de lumière à donner, jeter à voix sourde les bases de la révolte. Damian Groueff a la figure longue, une barbe noire. Il parle. Péré Tocheff écoute. Il est question de secouer le padishah, endormi sur son trône, là-bas, à Constantinople et de lui dire : « Nous ne sommes pas ce que tu crois. » Il faut, renvoie Tocheff, arracher du paysan sa peur héréditaire du Turc. Sublime soirée ! Comment s’y prendre ?

À la façon des carbonari.

La propagande masquée commence. Les maîtres d’école sont touchés, le noyau se forme. Ils sont déjà trente. Le groupement a besoin d’un nom. On le lui trouve, clair : Organisation révolutionnaire intérieure macédonienne. « Intérieure. » Le reste du monde ne les intéresse pas. Leur idéal est privé.

Il convient de s’assurer contre la faiblesse de la nature humaine. Un serment est composé : « Je jure, au nom du Christ et de la Sainte Croix, que je resterai fidèle à la devise de l’organisation : la liberté de la Macédoine ou la mort. Je ne trahirai pas ses secrets. Dans le cas contraire j’accepte d’être puni par les armes qui sont devant moi. » Posés sur l’Évangile, en forme de croix, un revolver et un poignard.

Des marchands, des artisans, des soldats vien-