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LES COMITADJIS

action. À la fin, pourquoi ne pas se débarrasser d’Ivan Mikaïloff ?

Le directeur de la sécurité publique de l’État Yougoslave était en ce moment M. Jica Lazich. Je donne cela comme un simple renseignement, pas plus…

Montchiloff, l’homme au masque sous-cutané, reçoit en hommage cette mission d’honneur. Deux cent mille dinars de bakchich !

Sous ce choc, son âme bascule. Il comprend soudain jusqu’où il a gravi l’infamie. Vertige ? Remords ? Dégoût ? En tout cas, drame violent de sa conscience. Il voit maintenant, qui sèche sur son corps, toute la boue dans laquelle, cinq ans durant, il se vautra. Il l’arrache. Il veut redevenir propre. Il aspire à la rédemption. Montchiloff va nous préparer un de ces coups balkaniques dont les conteurs d’histoires se pourlécheront les lèvres. Et à ses employeurs il dit : « Entendu ! »

L’imbroglio macédonien est à tel point serré qu’il ne faut s’étonner jamais des choses qui en surgissent. Ainsi, à cette minute, apparaît devant nous le nommé Minchinoff. Exilé aussi, mais en affaire avec le comité terroriste, cet autre Frère de la Montagne va recevoir la confession du sycophante.

Intéressant tête-à-tête, pour peu que l’on prenne