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le juif errant est arrivé

Alors !…

Alors ce fut un beau tumulte au sixième congrès qui se réunissait je ne sais même plus où ! Au lieu de la Terre Promise, la brousse des nègres ? Les Juifs, d’après André Spire, « déchirèrent leurs vêtements, pleurèrent sur le sol, grincèrent des dents ». Jérémie lançait l’anathème contre Herzl.

Pâle, Théodore Herzl est debout. Il parle avec des paroles douces qui calment les cœurs. Lui, un traître ? Ô mes pauvres enfants ! Et il récite l’acte d’amour à la patrie, et tous avec lui, comme autrefois leurs pères partant en captivité, redisent, main levée, le serment des Hébreux :

Si je t’oublie, ô Jérusalem !
Que ma main droite se dessèche
Que…

Le vent qui avait ébranlé Herzl ne s’apaisa pas. Au cri de : Mort à l’Africain ! Max Nordau, son lieutenant, essuie deux coups de revolver à Paris. Herzl, déjà malade, ne fuit pas la tempête. Il part pour Rome. Il va plaider la cause des Juifs au Quirinal et au Vatican. Il voit Tittoni, Merry del Val. Il voit le roi. Il voit le pape !

Il revient à Vienne et convoque le grand comité d’action.