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le juif errant est arrivé

Quand ils se furent comptés, l’un d’eux, Edmond Roch, prit une automobile, gagna Tel-Aviv, apparut sur le perron de l’hôtel Palatin. Il venait me chercher.

Je le suivis.

On traversa Tel-Aviv assez nerveusement, le volant impératif. Dans la grande rue de Jaffa, l’auto stoppa. On descendit. Edmond Roch me précédant, nous gravîmes un escalier. Une porte s’offrit, nous la poussâmes. Une grande pièce. Les Arabes sont là. L’atmosphère est chargée d’électricité. Serrements de mains. Contact des regards. Onze chaises. On s’assied.

Ils ont tant à dire que la grande pièce qui, hors les sièges, est nue, semble encombrée de leurs revendications. Les dix sont dix locomotives prêtes à foncer à cent à l’heure. Fermons les passages à niveau ! Suivons le train !

Tous se tournent vers le sheikh Monafar.

Insigne de son caractère sacré, un tarbouch ceinturé de blanc, coiffe le sheikh. Le sheikh a la peau tannée des gens du désert. Il prend la parole et parle net :

— Le pays de Palestine est un pays arabe ; les Arabes étaient dans ce pays bien des années avant les Juifs.