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le juif errant est arrivé

Et les Anglais demanderez-vous, que faisaient-ils entre les deux ? Les Anglais ? Ils avaient filé. On n’en voyait plus. C’était un grand sujet de fierté pour eux. La France avait besoin d’une armée pour tenir la Syrie. Avec six chevaux, la Palestine était à eux.

La Palestine ? Sept cent mille Arabes d’un côté, cent cinquante mille Juifs de l’autre, les Arabes ayant « fait le plein », les Juifs ne rêvant qu’à faire le leur.

— Nous serons trois cent mille, cinq cent mille, criait le Juif Jabotinski, le chef des extrémistes, du haut de la porte de Jaffa.

— Nous ne vous laisserons pas débarquer, répondait l’Arabe Nashashibi — Ragheb bey Nashashibi, maire de Jérusalem.

— Nous régnerons, me disait Jabotinski.

— Ils ne régneront pas, me renvoyait Nashashibi. Nous ne leur céderons le pays qu’au prix où nous l’avons acheté.

— À quel prix, Ragheb bey ?

— Au prix du sang, mon ami.