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le juif errant est arrivé

Herzl, le prophète des boulevards, comme l’appellent, sans révérence, Jérôme et Jean Tharaud, avait vu, dans l’un de ses rêves, la première ville juive s’élever doucement des bords de la Méditerranée, et frapper les regards comme une colline printanière. Tel-Aviv ! la colline du Printemps, la voici !

Isaïe, de son côté, avait prédit la ville :

« Vos fondements seront de saphir. Je bâtirai vos remparts de jaspe ; je ferai vos portes de pierres ciselées, et toute votre enceinte sera de pierres choisies. »

On voit qu’Isaïe était un pur esprit et ne fréquentait pas ces messieurs du bâtiment ! On peut faire de bonnes prophéties et ne pas savoir établir un devis.

Herzl se rapproche beaucoup plus de la réalité.

Le jaspe, hélas ! n’est que du ciment armé !



Tel-Aviv ! La seule ville au monde comptant cent pour cent de Juifs.

J’ai laissé l’arabadji. Il faut être à pied pour jouir de ses étonnements. Une révolution passait sous mes yeux. Où sont mes caftans, mes barbes, mes papillotes ? Voilà mes Juifs : tête nue, rasés, le col ouvert, la poitrine à l’air et le pas sonore.