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le juif errant est arrivé

sand Street était son arrière-neveu. L’homme de Dieu ne refuserait pas de nous parler.

Et l’on nous introduisit.

Le rabbin ferma son Talmud. Sans savoir qui nous étions, il nous tendit la main et dit :

— Chalom !

— Chalom ! répondit le Polonais.

C’est le salut hébreu, qui remplace notre bonjour et signifie : Paix sur toi !

Je lui fis tout de suite traduire qu’ayant voyagé en sa compagnie, j’avais voulu connaître son adresse et, cela non par curiosité, mais conduit par une pensée sérieuse ; que j’avais formé le projet d’exposer aux Français l’état des Juifs dans le monde ; que j’irais dans son pays, en quelques autres, jusqu’en Palestine, et que j’avais supposé que la Providence, en me mettant, au début de ma route, en contact avec un saint rabbin, avait peut-être désiré marquer par là qu’elle approuvait mon entreprise.

— Toda Raba ! (Merci bien !)

Je lui fis demander le but de son voyage à Londres.

Il répondit :

— La misère de ma communauté est grande. Le froid qui va durer de longs mois l’aggravera.