traduites, je dis à Ben : « Il vous lance le mauvais œil, mon vieux ! ».
Le zadick ne répond pas à ses questions.
Ben est vexé. Il me dit qu’on n’a pas idée d’un bouddah pareil ! Et qu’il va lui parler hébreu, pour lui montrer qu’il en sait autant que lui.
— Puisqu’il est allé en Palestine, qu’il nous dise sa pensée sur le sionisme.
Ben pose la question.
Le son de l’hébreu chatouille l’oreille du saint. Il répond. Ben fait la grimace.
— Que dit-il ?
— Il dit que l’hébreu est la langue des prières et non celle des visites ! Je vais lui demander, moi, quelle langue il parle avec le prophète Élie !
— Dites-lui plutôt que j’ai vu une misère épouvantable chez ses Juifs et que je voudrais avoir son opinion là-dessus.
— Il répond qu’il faut compter sur Dieu seulement.
— Et sur l’argent ?
— Sur l’argent juif seulement.
— Et sur la Palestine ?
Ben est enchanté d’insister. On voit que ce sujet embarrasse le zadick, qui détourne la tête.
— Vas-y Ben !