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le juif errant est arrivé

cinq à huit enfants, criant de froid et de faim et pourrissant sur le plus fumant des fumiers.

No 2, dix familles, idem.

No 3, no 4, des deux côtés de la rue, jusqu’au bout, idem. Idem pour les rues en pente, les rues plates, les impasses. Avant-hier, de deux à six heures, hier de neuf heures à midi, aujourd’hui, de une heure à sept, idem.

Le premier jour, je dus sortir une fois, précipitamment, de l’un de ces chenils pour calmer les nausées provoquées par l’odeur. Pour la même cause je sortis une fois le second jour et deux fois le troisième jour. Les deux Juifs qui m’accompagnaient pleuraient et les soirs, ils voulaient bien s’asseoir à ma table, mais ne pouvaient manger.

Rue Slonecznej (rue du Soleil), nous descendons dans une cave. Mes compagnons allument leurs bougies et nous rampons. Aucun bruit de voix, trente-deux personnes habitent cependant ces logements souterrains. Nous poussons une première porte. Où pénétrons-nous ? Nous pataugeons dans la boue. Un soupirail bouché par la neige laisse passer une lumière anémique. L’humidité nous enveloppe déjà de son voile et nous sentons peu à peu le voile plaquer au corps. Nous fouillons l’antre de nos bougies. Deux petits enfants de trois