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le juif errant est arrivé

lettre avec son pinceau, une autre avec sa barbe. Ben lui envoya la formule à bout portant.

Jacob Isler se leva et d’abord ne répondit rien. Il jeta un regard inquiet dans la rue, craignant sans doute que nous eussions amené du renfort. Puis il demanda :

— De quelle organisation êtes-vous ?

— C’est pour savoir combien Cernauti pourrait fournir d’émigrants.

— Est-ce de la part du gouvernement roumain ?

— Non, c’est une affaire intérieure juive.

Jacob Isler déclara se trouver bien ici.

— Vous avez pourtant, à votre mur, le portrait de Théodore Herzl.

— Mais, fit-il vivement, ce n’est pas défendu !

— Alors, vous ne voulez pas aller en Palestine ?

— Non ! Je suis trop vieux.

Nous prîmes congé.

Le pinceau à la main, Jacob Isler, sur le pas de son atelier, suivit longtemps des yeux les mystérieux ambassadeurs.

Voici M. Bela Polak, libraire. Nous entrâmes.

Chalom ! fit Ben.

Chalom !