LE CONSULAT DE FRANCE
EST MOMENTANÉMENT TRANSPORTÉ
À HARBIN
Tout va ! Garde soigneusement la maison, vieux Chinois ! Surtout veille au feu !! À la rigueur la France peut se passer d’un consul, mais d’un consulat ! Tu sens la responsabilité qui pèse sur ta calotte de soie, j’espère ?
Le Chinois m’encensait de profondes révérences.
— Ici, mon ami, tu es la France, tu m’entends. En m’inclinant devant ta casaque crasseuse, c’est le Quai d’Orsay que je salue. Au revoir ! Bonjour à tes femmes !
Mais Tsang-Tso-lin ? Allons, trouve une idée, me dis-je. On ne te paye que pour cela et tu n’en as jamais !
Au cours de ma promenade avec le coolie, que j’aurais bien voulu étrangler, j’avais aperçu, au loin, le clocher d’une église catholique :
— Cocher, chez Messieurs les Missionnaires !
L’église était close, le bon Dieu sous clef. Peut-être l’avait-on, lui aussi, transporté à Harbin ?