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LA CHINE EN FOLIE

vénère sont quelque chose de très puissant. D’habitude, les Chinois s’arrêtent devant ce lieu. Aujourd’hui, les dieux pouvaient crever !

On donnait l’assaut aux banques. On ne venait rien réclamer : au contraire ! on apportait son argenterie, ses coffres, ses objets d’art, ses bijoux, ses soieries, ses valeurs, ses poux. Beaucoup attendaient, leur femme contre eux. Venaient-ils la déposer aussi ?

Ils fuyaient. Les uns avaient des bouddhas entre les bras. D’autres sauvaient des paravents, des lanternes, des nattes enroulées, des cassettes, des potiches. On voyait des pipes à opium qui dépassaient d’une poche de la casaque. Et des nouveau-nés, accrochés dans le dos des mères, dansaient le pas effréné de la débandade.

Des soldats — à qui appartenaient-ils ? qui les payaient ? — fusil sur l’épaule, roulaient eux aussi, au gré du torrent.

C’était une belle cacophonie. Tous parlaient.

— Que disent-ils, Pou ?

— Rien.

À Chienmen, à Hatamen, à la Tartarie, derrière la ville jaune, partout, le spectacle se répétait. On ramenait les volets, on bouclait les por-