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LA CHINE EN FOLIE

fermé sa concubine dans mon 518. Vous pensez qu’il ne me quittait plus ! Il reniflait depuis un grand moment.

— Que sentez-vous ?

— La poudre !

Pékin n’est que murailles qui s’emboîtent : muraille extérieure, muraille intérieure, muraille de la cité interdite, muraille de la ville diplomatique où chacune des légations est elle-même entourée d’une muraille. Est-ce de se savoir ainsi emmuré que ce peuple entrait en folie ? Dans la coque d’un sous-marin qui coule, l’équipage n’est-il pas la proie d’une semblable panique ?

Débouchant de la ville tartare, de la ville chinoise, de la ville jaune, la foule déchaînée débordait de partout. Des cris aigres s’élevaient au-dessus du vacarme : c’étaient ceux d’enfants égarés dans ce sauve-qui-peut éperdu. J’en ramassai une dizaine que je mis de côté sur un coin du trottoir. Ils n’y restèrent pas longtemps. La populace balayait tout.

Des Chinois sautaient dans les rickshaws vides. Les coolies laissaient partir les brancards vers le ciel, les clients basculaient par-dessus la capote et les coolies poursuivaient leur fuite.

Les trois guichets d’entrée du quartier des léga-