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LA CHINE EN FOLIE

se sont dispersés aux quatre coins de l’horizon pour écrire des poèmes sur toutes les faces de la lune. Le pays est riche. Notre monnaie vaut plus du triple d’avant-guerre. L’or sonne dans tous les goussets des vide-goussets, mais le gouvernement, que j’ai l’honneur de représenter in extremis, n’a plus une sapèque. (Prêtez-moi donc une allumette, fit incidemment le ministre.) Les fonctionnaires ne montent plus chaque matin à leur travail, mais à l’assaut de nos caisses vides. Le Sud dit que le Nord n’est pas légitime, et le Nord, c’est moi ! L’Est, que représente M. le maréchal Tsang-Tso-Jin, menace par-dessus ma tête d’anéantir le centre, que gère M. le maréchal Wou-Pé-fou. Le vent jaune s’en mêle ! Bref, pour l’heure, le système est légèrement dérangé.

Un chat surgissant d’un meuble bibliothèque se mit à miauler comme sur un toit. Le président du Conseil lui parla en chinois ; le chat réintégra sa bibliothèque.

— Cependant, monsieur, souvenons-nous. Un gouvernement, comme vous ou moi avons l’habitude de l’entendre, est-il, en général, aussi indispensable que cela au bonheur des États ? La Chine, pour son compte, a toujours eu très peu de gouvernement, et, j’ose le dire, cela ne lui causa