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LA CHINE EN FOLIE

tement en Chine… À propos, y comprenez-vous quelque chose ?

— Pas un mot.

— Moi non plus. Je vous disais donc que ce qui se passe en Chine tient plutôt du phénomène céleste que de la politique. Un pays n’est pas un individu comme moi, comme vous, c’est une grande chose avec un passé, un avenir. Or, ce passé et cet avenir sont intacts ou presque. Tenez, nous sommes à la période du vent jaune. Le vent jaune n’est pas Pékin. Pékin, onze mois de l’année, connaît le plus beau ciel d’Asie. Chacun vous le dira. Mais voilà ! une fois par an, vient le vent jaune. Que pouvons-nous contre le vent jaune ?

— Rentrer chez soi.

— Vous l’avez dit. En politique souffle à cette heure un autre vent jaune. Et c’est pourquoi vous comprendrez (ses yeux riaient sur toute leur largeur) que je me sente réellement fatigué et que je désire rentrer chez moi.

Mais je veux revenir à ma Chine. Ce n’est pas un pays, monsieur, c’est un continent. C’est plus grand que votre Europe tout entière. Quatre cents millions de concitoyens ! Voyez quel mal vous avez pour vous entendre à cet autre bout du monde. Que faites-vous ? Vous patientez. Patien-