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LA CHINE EN FOLIE

mais, par d’autres soins, deux bombes au lieu d’une vous seront réservées ».

C’est la circulaire hebdomadaire du larron chinois aux banques, bank, banking, banco.

Shanghaï n’a qu’une pensée : le jeu. Le patron joue à la hausse ou à la baisse. Le boy joue au Mat-Hiang, le coolie joue sur ses doigts. La somme ne fait rien à l’affaire. L’un hasarde dix mille taëls, l’autre une sapèque, mais comme les chrétiens à la sainte table : tous sont égaux. Le maître entre jouer sur le comptoir d’une banque, le chauffeur l’attend en jouant sur le trottoir. Quand ils remontent en auto et qu’ils ont gagné tous deux, ne vous trouvez pas sur leur chemin. La voiture file, ivre de joie. Ils écrasent tous les chiens.

Mais on en devient fou. Et la folie à Shanghaï se traduit par une manifestation peu connue.

Ces malheureux Shanghaïens ont fait confectionner des voitures dont le marchepied est juste à la hauteur des trottoirs. Dès le matin, ils sautent dedans, restent debout et le poney part, bride abattue. On n’entend plus sur le bitume que le sabot courageux de la petite bête. Tous les deux cents mètres, le cheval, devenu mécanique, s’arc-boute sur ses pauvres jarrets de derrière. La voiture